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Asciimov est l’avatar de NHT (As Light Dies, Deemtee et depuis peu Void) pour créer de la musique liée au monde du jeu vidéo. J’avais déjà eu l’occasion de vous parler de son premier album, Bloom OST, bande-son du mod crossover entre DooM et Blood. On reste dans le domaine du FPS (First-Person Shooter) pour sa deuxième sortie, puisqu’il s’agit de la bande-son composée pour Hands of Necromancy 2, publié par le studio français HON Team en septembre dernier. Je n’ai pas eu l’occasion d’y jouer, ni personne dans mon entourage, qui compte pourtant quelques gamers. Le jeu plonge le joueur dans un monde de dark fantasy avec des graphismes rétros, un peu dans la veine de ceux d’Heretic. La musique du premier épisode, en 2022, avait été composée par Luke Jansen, un artiste bien connu dans le monde du jeu vidéo.

La musique est composée et interprétée presque exclusivement par Oscar Martin, qui s’est chargé des instruments traditionnels du Metal, mais aussi de l’accordéon, de la flûte de montagne, du charango, du tambourin, du violon, des bois… ainsi que de tous les aspects techniques (production, mixage, mastering). Quelques invités viennent prêter leurs voix pour délivrer des chœurs inquiétants ou des lignes de cornemuse. La mise en son, qui met particulièrement en avant les éléments rythmiques, est impeccable. La musique, foncièrement médiévalisante et orchestrale, colle parfaitement à l’esprit med-fan du jeu. Comme je l’écrivais plus haut, je n’ai pas eu l’occasion d’incarner Acheron ou Phaedra, les deux héros (au choix), mais cette bande-son semble bien retranscrire les atmosphères de Hands of Necromancy 2. On imagine sans peine les pérégrinations des deux sorciers explorant des cryptes humides, affrontant des créatures malfaisantes ou une scène de boss épique.

Pour autant, Asciimov a pris soin de construire cet OST à la manière d’un album plus traditionnel. Par exemple, le titre « Mire of Secrets and Mysteries », placé au milieu, peut être vu comme l’un des points culminants des ambiances. Je ne suis pas un grand adepte des musiques de jeux vidéo habituellement, mais celles de Diablo II, par Matt Uelmen, ou du premier Witcher, par Paweł Błaszczak et Adam Skorupa, ne me semblent pas éloignées. Pour l’occasion, l’Espagnol ne s’est pas contenté des styles variés qu’il pratique habituellement. Il mêle adroitement musique orchestrale, Neo-folk, Synthwave, Metal, Dungeon Synth… pour un résultat final cohérent qui s’écoute d’une traite, malgré ses soixante-dix minutes.

Les nappes électroniques plongent l’auditeur dans un gouffre sonore où chaque note semble invoquer les morts, avec des percussions martiales et des cordes oppressantes qui imitent les battements d’un cœur en pleine résurrection nécromante. On peut également penser aux bandes originales de Conan Le Barbare ou à Wardruna.